Retours sur la RIM (Réunion Interministérielle des Ministres) et la conférence par Maxime

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Maxime raconte sa participation à la RIM

17.02.2022

Du 24 au 26 janvier 2022 s'est déroulée la Conférence Européenne de la Jeunesse de Strasbourg dans le cadre du 9ème cycle du dialogue structuré européen, lui-même inscrit dans la 13ème présidence du Conseil de l'Union Européenne, assurée par la France. Et si vous n'avez rien compris, ou peu, c'est bien normal. Alors laissons de côté les quelques étoffes bureaucratiques de cette conférence de la jeunesse, je vous emmène au cours de cet article à la découverte simple et efficace de ma participation à cet événement européen.

Je suis Maxime, jeune délégué pour le conseil national de jeunesse français appelé CNAJEP. Et comme vous pourrez aussi le lire dans les articles de mes deux co-déléguées (Martina et Timycha), nous sommes missionnés pour 18 mois afin de faire valoir la voix des jeunes français.es dans la construction de politiques européennes de jeunesse. Alors pour ce faire, nous prendrons part à 3 conférences européennes de la jeunesse.

Réunis avec nos homologues les jeunes délégué.es des 27 états membres de l'UE, ces conférences sont l'occasion de discuter, de façon formelle et non formelle, des enjeux d'inclusion et d'écologie pour la jeunesse en Europe. Durant cette première conférence, j'ai pu prendre mes marques et découvrir une nouvelle dimension de cette démarche de dialogue avec les institutions européennes. Néanmoins, la conférence s'étant tenue en distanciel, je me suis senti assez déconnecté de la plénière tenue au parlement, ainsi que des autres jeunes représentant.es. Si nous avions eu l'occasion de rencontrer les jeunes délégué.es des autres pays lors d'événements précédents, nous aurions peut-être pu faire vivre des liens malgré la distance. Mais cette première expérience toute à distance, dans une multitude si grande de cultures et de générations, ne m'a pas aidé à créer des liens informels ou amicaux. Les échanges étaient intéressants, mais semblaient bien plus isolés et teintés d'une formalité renforcée par les prises de paroles non spontanées qu'impose le numérique.

Bref, il y avait un côté "c'est dommage" dans cette conférence au potentiel restreint. Mais ce n'était pas sans compter sur la motivation des jeunes, des organisateurs et des animateurs qui ont fait de cet événement une réussite totale malgré ces nombreux défis !
De l'éducation à la gouvernance, en passant par l'accessibilité et la responsabilisation, les nombreux ateliers tenus en comités restreints ont su poser les bases de ce nouveau cycle. 3 Le covid nous prouve plus fortement encore toute la difficulté de l'inclusion et de la participation par tous.tes et pour tous.tes aux processus décisionnels. Alors que l'enjeu même de ces conférences, et de toute la campagne qui les entoure, réside en la mobilisation des jeunes de tout milieu social, il est important plus que jamais de considérer l'impact de cette crise sanitaire dans nos avancées et ses effets sur la capacité d'engagement des jeunes en situation de précarité ou d’isolement.

C'est pourtant dans ce climat aux multiples défis que la France a su continuer d’innover en ouvrant la voie à un dialogue encore meilleur entre ministres européens et jeunes délégués. En effet, pour la première fois la France ouvre ce 9ème cycle par un effort majeur, cela en permettant la participation d'un jeune délégué par état membre lors de la réunion informelle des ministres européens. Après la tenue d’une conférence européenne, les ministres compétents et référents des sujets traités sont conviés à ce que l'on appelle une réunion informelle (RMI).

Jeudi 27 janvier dernier, j'ai eu la chance et l'honneur d'être le jeune représentant français lors de la réunion informelle des ministres européens en charge de la jeunesse et de l'éducation. J'ai alors pu, toujours virtuellement, me tenir aux côtés de M. Jean Michel Blanquer (ministre de l’Éducation Nationale) et de Mme. Sarah El Haïry (Secrétaire d’état pour la Jeunesse et l’Engagement) pour représenter la France. Cette réunion nous a permis de plaidoyer pour des thèmes comme la réaffirmation des droits européens via les mécanismes de participation, le rétablissement de plus de confiance politique par une meilleure gestion du numérique et de la désinformation, ou encore les lieux d’accessibilité aux facteurs d’engagement.

Et bien que ma prise de parole, comme celle de mes pairs, ne fut que d'une brève minute, il est important de souligner le caractère inédit de cette inclusion qui représente au total 27 minutes de parole par et pour les jeunes. Même face aux ministres possédant le loisir restreint de 2 minutes supplémentaires de parole, cette première expérience fut selon moi une réussite tant par sa pertinence, que par la complémentarité des propos entre ministres et jeunes, ainsi que son caractère très abordable. Il est de plus très enrichissant d'avoir pour exercice la création d'un propos clair, utile et concis qui puisse en 1 minute défendre un enjeu majeur, alimenté par de 3 jours de conférence. Et pour cela, j'ai pu largement compter sur l'accompagnement rapide et continu des équipes du CNAJEP et d'organisation, que je souhaite grandement remercier. En sachant toutes les discussions concernant les enjeux d’accompagnement lors du cycle précédent et au festival Provox, je crois largement en la cohérence du CNAJEP entre sa vision et son rôle d’initiateur sur le terrain !

Maintenant que cette première conférence s’est terminée, je pense avoir identifié quelques enjeux majeurs pour les mois de campagne Provox à venir. Je pense premièrement qu’il sera important, plus que jamais, d’assurer un cycle de vie continu durant les 18 mois de cette campagne, et de ne pas se reposer uniquement sur les deux conférences européennes restantes. Faire vivre le dialogue structuré sur le terrain autant que possible nous permettra d’obtenir une vision plus juste concernant les attentes réelles de la jeunesse.
Deuxièmement, les échanges que nous avons eus lors de cette conférence ont, selon moi, soulignés l’importance des liens qui existent entre les problématiques du 9ème et du 8ème cycle. Il semble alors primordial de s’appuyer sur les travaux du cycle précédent, afin d’en exploiter sa complémentarité et d’inscrire nos travaux dans une démarche globale et durable.
Troisièmement, il semble nécessaire de laisser une place privilégiée aux associations et ONG de jeunesse qui interviennent auprès des jeunesses européennes. Dans leurs diversités d’approches et leurs compétences transnationales, ces organismes ont développé des savoir-faire et des savoir-être précieux, qui dépassent les systèmes éducatifs nationaux et formels propres à chaque état. Qu’il s’agisse de réalités locales qui échappent à un idéal national, ou au contraire de problématiques inter-étatiques portées par une maille associative internationale, faire appel à ces organisations en leur donnant les moyens d’intervenir est une priorité largement énoncée par mes co-représentants.
Enfin, je pense effectivement que le développement de liens plus prononcés entre acteurs d’une éducation non-formelle et le système scolaire se doit d’être renforcé. L’école est pour moi le lieu privilégié d’accès à l’engagement et la participation, ou du moins il devrait l’être. Permettre l’égalité des chances doit passer par l’accès à une éducation non formelle et informelle, et c’est à l’école de mettre en place les conditions propices à un engagement et une participation citoyenne de tous.tes.

La campagne du 9ème cycle est bel et bien ouverte, et je suis impatient d’aider à la faire vivre avec les équipes du CNAJEP et mes co-déléguées. Prochaine étape : le lancement de la consultation des jeunes en France, et partout en Europe. Un peu plus de 5 mois nous séparent de la 2ème conférence qui se tiendra à Prague, sous la présidence de la République Tchèque. A nous d’être prêt.es à faire entendre les voix de la jeunesse française d’ici là !

A très bientôt, amicalement,
Maxime MICHAUD.