Échange avec des représentants et la Secrétaire d’État

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Martina participe au petit déjeuner du Conseil des Ministres de l'UE

10.01.2023

       Le 28 novembre 2022, j’ai participé au petit déjeuner qui précède le Conseil des Ministres de l’UE. Des représentants d’Etat, de la Commission et des institutions européennes, ainsi que les jeunes délégué.e.s des trois pays de la présidence (et de l’Espagne qui suivra le trio actuel) étaient présents. L’idée était que chacun puisse s’exprimer sur deux questions principales, qui étaient :
1) La participation des jeunes au processus d’élaboration des politiques
2) La solidarité intergénérationnelle à travers des activités de volontariat

       Ma prise de parole s’est appuyée sur la consultation que nous avons menée auprès des jeunes français.es lors de cette campagne, ainsi que sur les recommandations proposées par les jeunes lors du Festival Provox. J’ai souligné que pour les jeunes au-delà de la diversité des âges, ce qui compte est qu’il y ait des personnes formées et compétentes et en conséquence de l’équité dans le processus d’élaboration et d’évaluation des politiques. J’ai parlé de la création d’espaces intergénérationnels, en insistant sur la nécessité de s’appuyer sur les associations pour sensibiliser les jeunes marginalisés afin qu’ils puissent, eux aussi, faire partie de cette solidarité intergénérationnelle. Une fois de plus le lien entre éducation formelle et non formelle se révèle crucial.

J’ai enfin rappelé l’importance de promouvoir toujours plus le Dialogue UE Jeunesse : en effet, il reste un exemple bien réussi qui répond à ces deux questions car il s’agit d’un processus intergénérationnel dans lequel des personnes d’âges différentes co-construisent ensemble les politiques publiques.
Les priorités que j’ai mis en avant dans mon discours faisaient écho avec de nombreuses prises de parole. Par exemple, la commissaire Mariya Gabriel a affirmé que le Dialogue UE Jeunesse représente une manière de faire de l’intergénérationnel et elle a insisté sur l’importance d’aller au-delà de ceux et celles qui connaissent déjà les programmes Erasmus+. Quant à la secrétaire d’Etat Sarah El Hairy, elle a souligné l’importance de co-construire avec les jeunes, à travers le Dialogue Structuré Territorial, en allant chercher les jeunes qui vivent dans des zones rurales. Elle a aussi proposé de renforcer le mentorat des personnes plus âgées envers les plus jeunes. La jeune déléguée suédoise a mentionné le lien entre formel et non formel, en parlant des moyens pour engager les minorités, les réfugiés, etc. Encore, la jeune déléguée tchèque a affirmé que la diversité des âges dans une société est le signe de la démocratie. Enfin, le jeune délégué espagnol a souligné l’importance pour les jeunes de dessiner les politiques dès le début, sans faire partie de la seule phase de consultation.

       A la suite du petit déjeuner, j’ai pu rencontrer Mme Sarah El Hairy et avoir un échange avec elle sur plusieurs thématiques.
Un premier sujet discuté a été la vulgarisation des termes de dialogue structuré, éducation informelle, etc. afin de les rendre plus accessibles au plus grand nombre, ainsi que la simplification des procédures pour candidater au service civique, pour demander une aide ANCV, etc.

Un deuxième sujet a porté sur les moyens d’atteindre les jeunes le plus éloignés. J’ai souligné l’importance de l’ « aller-vers » ces personnes pour les informer des possibilités de mobilité, de volontariat, etc. Mme El Hairy a ainsi proposé la création de misions en service civique avec des jeunes référents qui seraient chargés d’aller informer les jeunes plus marginalisés.

Un autre thème abordé a été la participation citoyenne et la gouvernance ; j’ai exprimé la volonté des jeunes de la prise en compte des scientifiques dans le processus d’élaboration des politiques et nous avons pu échanger sur la place de la démocratie dans une telle proposition ainsi que sur les possibles complications liées à la non-unanimité de tous les scientifiques entre eux.
Il a été aussi sujet des mesures qui seraient mises en place pour protéger l’environnement sans qu’elles puissent exclure les personnes les plus pauvres (par exemple l’interdiction des voitures non-électriques en centre-ville) et des aides qui existent et qui pourraient être développées pour aider ces personnes à acheter des produits locaux et bio.
Nous avons aussi échangé à propos de la nécessité de développer davantage le Dialogue Structuré Territorial, ainsi que de la volonté des jeunes que le Dialogue Structuré soit systématisé à tous les niveaux.
Une partie de la conversation a enfin porté sur les questions de discrimination et d’inclusion ; j’ai ainsi pu présenter certaines des propositions faites à la conférence de Prague au sujet de mobilité et solidarité (prévoir la traduction systématique pour les personnes qui ne parlent pas anglais, prévoir des interprètes en langue des signes pour les échanges de jeunes).

      Cette matinée a été très riche car des jeunes et des décideurs politiques ont pu se rencontrer et s’écouter sur des questions communes. Ces temps d’échange sont réellement importants car ils permettent aux jeunes de porter leur parole sur leurs besoins et leurs priorités et aux décideurs d’en prendre acte dans l’élaboration des politiques. Ils sont aussi des moments où jeunes et décideurs peuvent s’enrichir mutuellement de leurs idées et s’aider réciproquement dans le développent de leurs propositions. Aujourd’hui il en a été exemple dans l’expression de mon idée à Mme El Hairy sur la nécessité d’aller vers les jeunes marginalisés et de sa proposition de jeunes référents en service civique qui est venue compléter la mienne.

La multiplication d’événements comme celui-ci, où jeunes et décideurs peuvent se rencontrer et échanger, ira toujours plus dans la direction d’une réelle élaboration commune des politiques.