Martina nous donne ses premières impressions

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Les retours de Martina sur la conférence européenne

17.02.2022

Du 24 au 26 janvier 2022 s’est tenue la première Conférence européenne de la jeunesse du 9ème cycle de dialogue structuré, sur le thème du développement durable, selon les objectifs #3 et #10 qui est celui de «s'engager pour une Europe inclusive et durable ».

La Conférence a été ouverte par des salutations institutionnelles au cours desquelles la commissaire pour l’Innovation, la Recherche, la Culture, l’Education et la Jeunesse Mariya Gabriel a invité les jeunes à construire une Europe qui correspond à nos attentes, notamment à travers le Portail européen de la jeunesse, où chaque jeune peut partager sa vision de l’Europe. Cette invitation a nourri mon engagement au cours de la Conférence dans l’expression de ma vision de l’Europe actuelle et de l’Europe que je voudrais avoir.

Après les salutations institutionnelles, il a été temps d’une table ronde sur le thème de l’engagement des jeunes européens pour le développement durable. A ce propos, la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse et de l’engagement, Sarah El Hairy, a présenté les différentes possibilités de s’engager (service civique, corps de solidarité européen, projets Erasmus+ et OFAJ), en rappelant que la mobilité est un droit qui émancipe et que si on ne vit pas l’Europe au quotidien, on ne se sent pas d’y appartenir et par conséquent on ne s’engage pas. Je me retrouve totalement dans cette affirmation, car c’est grâce aux nombreuses mobilités réalisées, que j’ai pu forger mon image d’une Europe solidaire et surtout développer mon sentiment d’appartenance à l’Europe.

L’après-midi du premier jour, nous avons participé à des ateliers partenaires. J’avais choisi l’atelier intitulé : « Tous engagés pour une Europe plus verte : la mobilité au service de l’action ! », organisé par l’Agence Erasmus+ France Jeunesse et Sports. Mon choix était motivé du fait que jusqu' il y a quelques années, je n’étais pas trop consciente des enjeux environnementaux et c’est grâce à des projets européens de mobilité que j’ai pris conscience de cela.
Au cours de cet atelier, nous avons eu la possibilité de planifier un projet de jeunes sur le développement durable, en réfléchissant à la dimension inclusive (par exemple adapter le vocabulaire et la communication), au transport (train et covoiturage), à la nourriture (produits locaux), aux activités (par exemple une cleanwalk) et aux impacts.
La journée s’est terminée par la présentation des projets de l’appel à projets « Jeunes et éco engagés ». Cette présentation a été très inspirante pour moi, en me donnant des idées de mise en place de ces projets au niveau local ou pendant des mobilités Erasmus+.
Le soir, j’ai pris part à un atelier optionnel sur la participation politique des jeunes avec une expérience migratoire, organisé par Voicify. J’ai trouvé cet atelier très intéressant car il m’a permis de discuter avec d’autres jeunes déléguées de manière plus informelle sur une thématique qui me tient beaucoup à cœur. En particulier, cela a été utile pour travailler, entre autres, sur le lien qui existe entre migration et crise climatique.

La deuxième journée était dédiée aux ateliers thématiques. Moi, j’étais dans celui sur Information et Education. Nous avons constaté l’importance d’informer les jeunes de différents milieux sur la thématique du développement durable et du changement climatique, en particulier les jeunes marginalisés. Nous avons eu la possibilité de présenter notre travail à deux décideurs politiques et d’avoir un dialogue avec eux. Ce moment a été très enrichissant de mon point de vue, car ils ont vraiment pris le temps de bien écouter notre travail, en nous donnant des retours pertinents et constructifs, dans le but d’élargir notre réflexion.
Ensuite, nous avons travaillé au processus de consultation qui suivra cette conférence. Dans mon groupe, nous étions tous.te. d’accord qu’à travers cette consultation, il serait important de comprendre quels sont les obstacles que les jeunes des groupes marginalisés rencontrent à s’engager pour la protection de l’environnement. La journée s’est conclue par une présentation des travaux de chaque groupe en plénière et par un échange avec les décideurs politiques. Chaque groupe était représenté par un ou deux rapporteurs ; j’ai été la rapporteuse de mon groupe, accompagnée par la jeune déléguée bulgare. C’était un exercice difficile de présenter notre travail en seulement 3 minutes, en devant se partager notre présentation avec très peu de temps de préparation et en plus à distance. Mais cela m’a beaucoup appris sur la construction d’une courte présentation et finalement ce travail d’organisation à deux a été ma partie préférée de la journée. J’ai ainsi décidé d’être rapporteuse aussi pour le jour finale de la conférence, accompagnée par la jeune déléguée slovène.

Le mardi soir, dans les deux sous-groupes d’Information et Education, nous avons travaillé pour mettre ensemble nos conclusions et préparer le pitch pour la plénière du lendemain. Ce travail d’équipe, dans lequel chacune a pu donner son avis sur ce qui était essentiel à mettre dans la présentation, dans un climat de bienveillance, a été probablement un des moments les plus enrichissants pour moi. C’était un réel travail collaboratif et j’ai vraiment apprécié cela. Dans notre présentation, nous avons insisté sur l’importance de montrer qu'il existe un lien entre le changement climatique et certains phénomènes sociaux (conflits armés, famine, etc.), ainsi que sur l’importance de reconnaître les compétences obtenues à travers du volontariat et de l’apprentissage non-formel sur le thème du développement durable.

Le dernier jour de la Conférence, un ou deux rapporteurs pour chaque thématique d’ateliers ont donc présenté les conclusions de leur travail en plénière, en ayant un échange avec plusieurs décideurs politiques.
Sarah El Hairy a rappelé une priorité à garder à l’esprit : la jeunesse a à s’exprimer sur tous les thèmes concernant la société et pas seulement sur les questions de jeunesse. Cela donne à nous, les jeunes, un message de légitimité.

Cette première Conférence du cycle a été très riche pour moi ; j’ai décidé de me mettre en jeu en choisissant d’être jeune rapporteuse, un rôle que j’ai senti de grande responsabilité tant envers le CNAJEP que je représente dans mon rôle de jeune déléguée, qu’envers les autres jeunes délégué.e.s de mon groupe, portée par la volonté de bien représenter leur parole. Ce rôle m’a beaucoup apporté en termes d’échange d’idées sur la thématique de la Conférence grâce aux discussions eues avec les autres rapporteuses de mon atelier, avec lesquelles j’ai pu passer un temps ultérieur par rapport à celui prévu dans le programme, ainsi qu’en termes d’organisation d’un pitch.
Ce qui m’a beaucoup touchée au cours de la Conférence a été de voir des décideurs politiques très attentifs à nos mots, nos propositions, nos idées. Cela me donne de la motivation à continuer ce processus de dialogue. J’ai eu le sentiment que nous avons été écoutés et reconnus à niveau institutionnel et cela donne de l’espoir pour que nos voix soient entendues et nos propositions mises en pratique.
Cette Conférence, dans laquelle je me suis sentie écoutée, a représenté pour moi une motivation ultérieure à m’engager pour une Europe durable et inclusive. C’était un très bon début de ma mission de jeune déléguée française !
Puisque pour moi la préservation de l’environnement passe par l’acquisition de certaines valeurs et que ces valeurs peuvent s'acquérir à travers l’éducation, je conclurai sur les mots d’Emil Boc, ex premier ministre de Roumanie et maire de Cluj-Napoca, qui a affirmé que l’éducation est la base de la démocratie et le « plus sûr des investissements. »